CHOSES, c'est un terme de Médecine assez impropre, mais reçu surtout dans les écoles, qui demande toujours un commentaire pour être entendu : on appelle donc choses non-naturelles (d'après Galien qui parait avoir le premier employé cette épithète singuliere) celles qui ne composent pas notre nature ou notre être, mais dont l'économie animale éprouve de grands effets, de grands changements, de grandes altérations.
C'est, dans le livre de oculis, attribué à cet auteur, que l'on trouve qu'il y a sept choses naturelles, six non - naturelles et trois contre - nature. Les premières sont les éléments, les tempéraments, les parties, les humeurs, les esprits, les facultés et les actions ; ce sont celles qui concourent à former le physique de notre être : les secondes sont l'air que nous respirons, la matière des aliments et de la boisson, le mouvement et le repos, le sommeil et la veille, ce que nous retenons dans notre corps et ce qui en sort, et enfin les affections de l'âme : ces choses qui sont celles dont il s'agit dans cet article, sont toutes celles dont on ne peut pas éviter l'usage ou les influences, et qui servent essentiellement à la conservation de la santé, lorsqu'elles sont bien disposées et que l'on en fait un bon usage ; mais qui font un effet contraire lorsqu'elles sont mal disposées par elles-mêmes, ou qu'on n'en use pas bien, elles donnent alors naissance aux troisiemes des choses mentionnées qui sont dites contre-nature, et constituent les maladies, leurs causes et leurs symptômes.
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